AVIS MANGA : Wombs. Tome 1
Bien le bonjour ! J’avais envie de découvrir récemment des titres de mangas avec de vraies valeurs et de vrais fonds et je crois que Wombs tombe à pic ! Je ne savais pas tellement si j’allais adhérer de suite à l’univers mais étant fan de science-fiction cela me semblait déjà gagné d’avance. Wombs est une nouveauté des éditions Akata et disponible depuis le 11 mars 2021 chez votre libraire préféré.
Synopsis : Quelque part, dans l’univers… Les Firsts se sont installés sur la planète Jasperia et l’ont terraformée. Ils ont cru pouvoir y vivre en paix. Mais à l’arrivée des Seconds, une terrible guerre est enclenchée.
Vingt ans plus tard, et tandis que le conflit n’a pas faibli, Mana Oga est choisie pour intégrer une section spéciale de l’armée : « les forces spéciales de transfert ». Cette unité d’élite est composée exclusivement de femmes, dont l’utérus a été implanté par des fœtus parasites. Ces dernières développent alors une capacité unique, la téléportation, conférant à leur armée un avantage stratégique notable. Arrachée de son quotidien, Oga va devoir s’entraîner, se former puis prendre part à une guerre dont elle ignore tous les enjeux et implications…
Ce que j’apprécie particulièrement dans le cinéma mais également dans les œuvres écrites de science-fiction c’est quand on retrouve un univers complexe mais bien pensé ! J’aime quand la trame a un but précis et ne perd pas cet objectif en s’éparpillant dans tous les sens. Et bien Wombs de Yumiko Shirai sait parfaitement mettre en scène un univers dense et plutôt complexe sans mettre de coté la trame principale, tout est pensé dans le moindre petit détail et le tout est fluide et compréhensible. Je suis contente de voir que Yumiko Shirai fait partie de ces artistes capables de créer un univers avec des mondes cohérents et bien pensés. Nous avons le droit à une série se finissant en cinq tomes, ce que je trouve très bien niveau longueur et d’après l’épaisseur du premier tome, je pense que la suite suivra dans cette direction ce qui nous permet d’avoir de quoi lire et de passer un bon moment.
Plusieurs thématiques nous sont proposées soulevant dès le premier tome énormément de questions… Enjeux politiques, jalousie, trahisons, guerre, liberté individuelle mais surtout.. la maternité. Une belle brochette sur le regard de l’humanité dans ce qu’il y a de pire.
Nous allons suivre une héroïne arrachée à son quotidien paisible et loin de son amoureux, Oga qui va devoir s’entraîner, se former puis prendre part à une guerre dont elle ignore tous les enjeux et implications… comment ? En acceptant de recevoir un fœtus d’une créature dont on ne connait pas le visuel (un petit indice est glissé sur une page et la bestiole m’a complètement fait penser à un monstre digne de Stranger Things). Ce fœtus parasite permet de développer une capacité unique : la téléportation ce qui permettra à l’armée de posséder un avantage stratégique important. J’étais très touchée de savoir que ce soient encore les femmes qui sacrifient leur virginité et même leur corps au profit de la société.. aucun homme ne peut accueillir un être vivant, il va donc de soit que la femme doit être le cobaye dans cette mission. La violence d’implantation du corps étranger était très particulière car un simple rideau va cacher le bas du corps de la femme pour ne pas voir ce que les médecins leur implante. J’ai remarqué qu’aucun travail sur la psychologie n’a été faite auparavant et la mère porteuse est vraiment considérée comme la femme objet qui ne doit rien ressentir.
Les dessins montrent l’évolution des personnages et notamment la transformation physique d’Oga après plusieurs mois d’entrainement. Trois semaines après l’insémination, Oga va commencer à développer des capacités fascinantes et extrasensorielle. En effet, elles (les femmes enceintes) vont pouvoir voir des choses grâce à des nanomachines implantées dans leurs corps et ainsi flotter dans un nouveau monde. Comment faire pour ne pas se perdre dans ce monde sombre et cette pression des hauts placés qui ne leur laissent pas le temps et précipitent les choses afin de ne pas perdre la guerre. Plusieurs flashback de la vie d’Oga nous sont proposés notamment celui de son frère qui a intégré l’armée mais qui finalement.. n’est peut être jamais revenu saint et sauf. Une phrase m’a interpelée lors de ma lecture et je ne pense pas qu’elle soit anodine : « Il ne faut pas s’attacher au fœtus et ne tentez pas de communiquer avec lui car ce n’est qu’un outil’. On se doute de la suite (j’espère qu’Oga va pouvoir communiquer avec le fœtus et même pouvoir créer un lien avec lui afin de mieux comprendre le coté adverse) mais le tout est très pertinent et l’armée nous cache des choses c’est indéniable et les révélations risquent de tomber.
J’ai beaucoup aimé le trait que nous propose Yumiko Shirai et pas mal de petits détails y sont cachés. Le manga est assez gros (plus du double d’un manga classique). Ce titre est très surprenant et avait d’ailleurs gagné le grand prix Japonais de la SF de 2016 ainsi qu’un prix d’encouragement Japan Media Arts Festival 2010. La couverture représente une femme qui n’est autre qu’Oga avec en arrière plan ce néant bleu et une planète (type Lune) derrière elle. Wombs est dès à présent incontournable dans le milieu de la science-fiction et je compte bien découvrir la suite en me procurant les prochains tomes.
En bref, Wombs est un manga hyper innovent et atypique, qui attirera sans aucun doute pas mal de lecteur. Que l’on aime ou non la science-fiction, Wombs se démarque grandement des autres œuvres proposées dans le catalogue des nouveautés. J’ai vraiment hâte d’en savoir plus mais surtout d’en découvrir davantage sur ce que nous cache l’armée avec cette histoire de planète colonisée. Yumiko Shirai a fait très fort et je ne suis pas prête d’oublier cette histoire. Le deuxième tome sortira normalement courant juin 2021. Je remercie du fond du cœur les éditions Akata pour l’envoi et la découverte de cette pépite. Je vous invite bien sur à découvrir ça de vos propres yeux.
Les +
- Une couverture qui personnellement donne envie de découvrir l’œuvre
- Temps de lecture plus que correct
- Beau travail de recherche niveau scénario
- Œuvre atypique et unique
Les –
- Rien à signaler