AVIS MANGA : Anthologie de l’humain et anthologie de la rêverie
Bien le bonjour ! Aujourd’hui je reviens sur les deux anthologies de Moto Hagio, une mangaka japonaise née le 12 mai 1949 à Ōmuta qui n’est autre qu’une figure emblématique dans le monde du shojo. Figurant parmi les premières artistes féminines à avoir bouleversé les codes du shojo qui leur imposaient des histoires simplettes à l’eau de rose, Moto Hagio a exploré divers horizons, allant de la saga vampirique aux récits de SF à la Ray Bradbury, en passant par les critiques sociales ou les fables amères. C’est avec ces deux anthologies disponibles aux éditions Glénat depuis le 17 janvier 2024, que j’ai pu découvrir le travail de cette mangaka. Je n’ai pas aimé toutes les histoires mais certaines m’ont touchés et j’ai trouvé l’écriture très intéressante et mature.
Synopsis : Ces nouvelles éditions de l’anthologie vous permet ainsi de découvrir toutes les facettes de Moto Hagio, avec notamment un contenu agrémenté de préfaces et de commentaires qui vous aideront à mieux situer l’artiste et son importance dans l’essor actuel que connaît le manga. De l’humain réunit ici des récits proches du réel : La Princesse iguane, Mon côté ange, Le Pensionnat de novembre, Pauvre maman et Le Coquetier.
Les éditions Glénat ont ici sélectionné, spécialement pour le lectorat français, cinq récits pour découvrir toute l’étendue du talent de cette artiste. Dans De la rêverie, vous pourrez apprécier ses œuvres fantastiques et de science-fiction : Un rêve ivre, les deux parties de Nous sommes onze ! et Le Petit Flûtiste de la forêt blanche.
Une chose est sûre, Moto Hagio a su anticiper les problématiques liées aux dérives humaines. C’est fort, passionnant et très appréciable à découvrir. Nous comprenons assez rapidement l’impact qu’elle a pu avoir à l’époque mais qui est encore très actuel de nos jours. On ne ressort pas indemne de cette lecture et j’ai personnellement eu plusieurs moments de réflexions tout au long de la découverte.
L’anthologie de l’humain…
Nous commençons la lecture par l’anthologie de l’humain avec « La princesse iguane » qui parle de relation mère-enfant m’a énormément touché. Je trouve que l’émotion à su immédiatement s’en dégager pour toucher la maman que je suis. N’hésitez pas à découvrir cette première histoire si ce thème vous touche tout particulièrement. J’ai également adoré ‘mon côté ange’ avec les sœurs siamoises. Il peut décrire sans soucis la relation qu’ont certains membres d’une même famille mais également sur les ravages d’une relation toxique. C’était rythmé et assez flippant et je me souviens à la perfection du visage d’une des sœurs. Nous enchaînons ensuite sur des histoires liées aux relations familiales, à la mort, au deuil ou au relation humaine de manière générale.
L’anthologie de la rêverie…
En second temps, j’ai découvert l’anthologie de la rêverie qui était également un régal à découvrir et sont tout à fait représentatives de son œuvre. Ce tome est plus épais et il regroupe trois histoires : Un rêve ivre (hommage à l’un de nos poètes, rappelle sans aucun doute son goût pour le drame et la tragédie), Nous sommes onze (qui occupe le cœur de ce volume et rien que pour lui, cette lecture vaut le coup). et le petit flûtiste de la forêt blanche (rappelant les opéras d’autrefois).
Côté contenu ça donne quoi ? Les graphismes ne sont-ils pas trop dépassés ?
Pour ceux qui découvrent l’œuvre, ils auront le plaisir d’une introduction et d’une postface situant l’autrice dans le contexte historique du manga. C’est une très bonne idée pour les personne qui ne l’a connaissait que de nom. Les couvertures sont superbes et la qualité est au rendez vous. C’est pour moi un sans faute.
Côté graphismes, ils ont évolué au fil des années mais la patte graphique de l’autrice reste reconnaissable. Ce n’est pas le style que je préfère mais je m’y suis rapidement faite car au final l’important ici, c’est le fond et non la forme. En bref, ces deux tomes sont à mon sens des titres importants à découvrir et je ne peux que vous inviter à foncez les acheter.