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AVIS MANGA : Le siège des exilées. Tomes 1 & 2

Bien le bonjour ! Aujourd’hui je reviens sur une œuvre d’Akane Torikai éditée chez Akatamanga avec pour petit nom  » Le Siège des Exilées ». Nous retrouvons ici une série courte car elle ne comprend que deux tomes. J’avoue avoir été attirée par le synopsis mais également par les valeurs annoncées par la mangaka.


Synopsis tome 1 : Nous retrouvons quelque part, en Asie, dans le futur… Depuis plusieurs années, il ne naît presque plus d’hommes. Ces derniers sont souvent réduits à leur rôle de partenaire reproducteur. La société s’est construite autour d’un système matriarcal. Ni guerres ni conflits ne viennent perturber le quotidien et l’équilibre. Mais certaines ont décidé de fuir la ville. Elles se sont installées à l’extérieur, dans un bidonville. C’est là que demeure Sanada. Cette dernière possède un secret, un secret qui pourrait bien attiser la convoitise de ses congénères.



Tout d’abord.. mais parlons en de cette couverture !!!! Je la trouve sublime. Les effets cuivrés sont top et donnent envie de prendre ce manga dans nos mains. Bon point pour se démarquer à côté des autres bouquins (« mais ce n’est pas un bouquin, c’est un manga! » *PAF* ferme la Denis !). Le synopsis me donne tout autant envie de découvrir cette nouveauté que les éditions Akata nous propose en ce début d’année. Après « En proie au silence », que j’ai moyennement apprécié suite à la lecture du tome 1 (mais j’ai quand même acheté les tomes suivants pour me faire une idée plus poussée) ainsi que ‘You’ve Gotta Love Song’ que j’avais complètement dévoré et adoré, j’avais hâte de découvrir cette nouveauté !!! On le sait, Akane Torikai est une autrice engagée qui ne cesse de nous surprendre. Certaines de ses œuvres ne m’ont pas touchée mais ce n’est pas le cas pour toutes. Nous avons ici une œuvre de science-fiction avec pour thèmes : l’amour, la reproduction, le sexe, la condition humaine ou encore le sens du bonheur et des priorités.

J’ai trouvé qu’Akane Torikai avait divisé le manga en deux parties bien distinctes. Nous avons la première partie du récit qui nous montre un monde plutôt matriarcal comprenant les nombreux enjeux de la société. C’est peut-être un peu troublant au départ mais cela nous permet de cerner ce qui a mené le monde dans cette situation. Un monde sans guerre mais malgré tout loin d’être équitable. Pour ce qui est de la seconde partie, le récit prend un autre tournant et nous allons plutôt découvrir le point de vue de la métropole et de la civilisation, ce qui donnera l’occasion d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de ce monde assez particulier. Forcement, les points de vues vont être différents et c’est là que la lecture devient intéressante. Akane Torikai à mis en place son histoire et j’espère de tout cœur qu’elle saura clore son récit en deux tomes sans nous laisser dans l’incompréhension.

La touche d’Akane Torikai est complètement reconnaissable, et la mangaka n’oublie pas de densifier l’ensemble grâce aux jeux de nuances de noir et de gris. Les dessins m’ont plu et je dois dire que j’adore sa patte graphique. Une atmosphère se dégage contribuant grandement à l’immersion du lecteur. Je reste cependant mitigée sur ce premier tome car à la fin de notre lecture … on n’en sait malheureusement pas plus et aucune réponse à la clé. Notons quand même que ce manga se démarque des autres car « le siège des exilées » à été conçu pour un magazine culturel Da Vinci, proposé à un public qui ne s’intéresse pas forcement aux mangas habituellement.


Synopsis tome 2 : Les institutions ont repéré la présence de Reihô, un homme fécond qui a fuit dans le bidonville. Prête à tout pour être enceinte, Tsugaru prend rendez-vous pour passer une nuit aux côtés de ce dernier et essayer, par la même occasion, de le capturer. Mais à force de le côtoyer, elle commence à sentir sa conviction vaciller. Réussira-t-elle à le kidnapper comme elle l’espère ?


Lors du premier tome, la mangaka Akane Torikai posait des bases prometteuses que j’avais tout de même hâte de découvrir avec le second tome. L’œuvre étant une série courte, le rythme est forcement important: soit le tout est bien amené soit il faut speeder un peu les choses… et c’est là que ma déception arrive. Une fin nous est proposée mais est-elle suffisamment aboutie? Niveau rythme justement, je trouve le tout très soutenu et les évènements vont s’enchainer sans que l’on puisse reprendre notre souffle. Un contraste assez important avec le premier tome qui lui, posait des bases plus en ‘douceur’.

Pour continuer sur les petits défauts, je trouve quelques situations beaucoup trop simples, notamment l’infiltration du groupe dans le bâtiment principal où la mère de Mirai travaille. Ce bâtiment est très important vu que c’est ici que repose tout le système de ce monde matriarcal. Nous imaginons donc une vigilance de la sécurité plus poussée… Ne parlons pas du code de la porte impossible à deviner mais qui est finalement trouvé par le groupe. Lors de ma lecture je me suis faite une réflexion  » eh beh.. ce n’était pas si compliqué » ce qui me prouve encore une fois que tout va un peu vite. Alors je comprends parfaitement qu’il faut avancer dans l’histoire et que tout ceci n’est qu’un détail mais j’aurais tout de même apprécié plus de challenge. Passons aux personnages, ici c’est pareil.. sous exploités alors que le potentiel est présent… l’histoire avec les sceaux n’est également pas plus expliquée et nous survolons la question. Dommage.

Coté positif, Akane Torikai nous propose un univers qui permet une réflexion sur le sujet de la société dont chaque parole semble avoir un sens. Les rapports homme-femme, la domination d’un des deux sexe dans une société est plutôt néfaste dans l’ensemble. Notons qu’en règle générale, les extrêmes sont nocifs dans n’importe quelle société. Nous abordons aussi le thème de l’inégalité, de l’amour, de la liberté , de la reproduction ou encore de la justice personnelle. Il est important de souligner que notre corps nous appartient tout comme notre vie et que personne n’a à juger nos choix. Je pense que ce genre d’œuvre aurait peut-être mérité un tome supplémentaire pour aller plus en profondeur dans les idées tant l’univers est prometteur et pertinent.

Je vous conseille tout de même de découvrir cette série qui permettra de poursuivre ses réflexions en partant des bases proposées. Le visuel est excellent avec des traits bien à elle proposant des jeux de nuances de noir et de gris. L’édition est soignée avec une sur-couverture brillante dorée pour la première et une sur-couverture argentée pour la deuxième.



Le Siège des Exilées’ n’est pas une mauvaise lecture mais j’avais peut-être une attente trop importante à son sujet. J’aurais apprécié une histoire plus poussée, et qui ose aller un peu plus loin dans ses retranchements. Il est vrai que j’ai souvent besoin d’être dans un mood bien particulier pour apprécier les œuvres qui changent de l’ordinaire. Le synopsis et l’idée générale de l’œuvre ont tout pour plaire mais il me manquera ce petit truc pour être totalement conquise.

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